Le règlement 2016/679 « RGPD » introduit l’obligation de notifier une violation de données à caractère personnel à l’autorité nationale de contrôle compétente et, dans certains cas, de communiquer la violation aux personnes dont les données à caractère personnel ont été concernées par la violation (Cf. articles 33 et 34 du RGPD).
Le groupe de travail « G29 ou Article 29 » a déjà produit une orientation générale sur la notification des violations de données en octobre 2017, en analysant les sections pertinentes du RGPD (Guidelines on Personal data breach notification under Regulation 2016/679, WP 250 (ci-après « Guidelines WP250 »).
Toutefois, en raison de sa nature et de son calendrier, cette orientation n’a pas abordé toutes les questions pratiques de manière suffisamment détaillée. Il est donc apparu nécessaire d’élaborer des lignes directrices axées sur la pratique et basées sur des cas concrets, qui utilisent l’expérience acquise par les sociétés de surveillance depuis que le RGPD est applicable.
Les nouvelles lignes directrices 01/2021, publiées en janvier 2021, sont destinées à compléter les lignes directrices WP 250 et reflètent les expériences communes des autorités de surveillance de l’UE depuis que le RGPD est applicable.
L’objectif de ses lignes directrices est d’aider les responsables de traitement à décider comment traiter les violations de données et quels facteurs prendre en compte lors de l’évaluation des risques.
Ces lignes directrices sont en phase de consultation jusqu’au 2 mars 2021, la version finale de ces lignes directrices sera publiée suite aux retours des différents acteurs.
En parallèle, la CNIL a publié une sanction le 27 janvier 2021 portant sur le « Credential Stuffing » en rappelant notamment les défaillances en matière de sécurité au niveau du responsable de traitement et de son sous-traitant.
Le comité européen sur la protection des données a proposé une liste des mesures de gestion des risques à mettre en place afin d’aider les responsables de traitement pour la prévention et trouver des solutions possibles.
Chaque activité de traitement est différente, c’est pourquoi le responsable du traitement doit décider quelles mesures sont les plus adaptées à sa situation donnée.
Entre juin 2018 et janvier 2020, la CNIL a reçu plusieurs dizaines de notifications de violations de données personnelles en lien avec un site internet à partir duquel plusieurs millions de clients effectuent régulièrement des achats. La CNIL a décidé de mener des contrôles auprès du responsable du traitement et de son sous-traitant, a qui était confié la gestion de ce site web.
Les sanctions prononcées par la formation restreinte :
Par conséquent, la formation restreinte a prononcé deux amendes distinctes – 150 000 euros à l’encontre du responsable de traitement et 75 000 euros à l’encontre du sous-traitant – au regard de leur responsabilité respective. En effet, elle a souligné que le responsable de traitement doit décider de la mise en place de mesures et donner des instructions documentées à son sous-traitant. Mais le sous-traitant doit aussi rechercher les solutions techniques et organisationnelles les plus appropriées pour assurer la sécurité des données personnelles, et les proposer au responsable de traitement. La formation restreinte n’a pas décidé de rendre publiques ces délibérations. Néanmoins, elle souhaite communiquer sur ces décisions pour alerter les professionnels sur la nécessité de renforcer leur vigilance concernant les attaques par credential stuffing, et de développer, en lien avec leur sous-traitant, des mesures suffisantes pour garantir la protection des données personnelles.
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