En 2018, l’ACPR a déjà fait une première analyse des modèles d’affaires des banques en ligne et néo-banques. Cette analyse a porté sur 12 établissements (BforBank (Groupe Crédit Agricole), Boursorama (Groupe Société Générale), C-ZAM (Carrefour Banque), Compte Nickel (Groupe BNP Paribas), Fortuneo (Groupe Crédit Mutuel Arkéa), Hello Bank (Groupe BNP Paribas), ING Direct (Groupe ING), Ma French Bank (Banque Postale), Monabanq (Groupe CM11-CIC), N26 Bank, Orange Bank (Groupe Orange), Revolut) et a donné lieu aux conclusions suivantes :
Cette étude a été ensuite complétée par une nouvelle analyse sur un échantillon de 14 établissements (Boursorama (Groupe Société Générale), EKO (Groupe Crédit Agricole), Hello Bank (Groupe BNP Paribas), ING Direct (Groupe ING), Monabanq (Groupe CM11-CIC), Orange Bank (Groupe Orange), Ma French Bank (Groupe La Banque Postale), Carrefour Banque, DITTO (lancée par Travelex mais dont les activités ont été arrêtées en février 2020), Nickel (Groupe BNP Paribas), Qonto, N26, Treezor (Société Générale), Fortunéo (Groupe Crédit Mutuel Arkéa)).
L’accent a, en particulier, été mis sur la question de la rentabilité, très largement liée à l’acquisition et à la fidélisation de clients actifs. L’entrée en relation avec la clientèle a également constitué un point d’attention.
Nous rappelons que le terme néo-banques désigne « les acteurs et les intermédiaires financiers, offrant des services bancaires en ligne ou accessibles par des applications 100 % mobiles. Ces acteurs sont portés par le progrès technologique et l’usage des nouvelles technologies numériques et digitales. » Source ACPR.
L’étude de l’ACPR fait apparaitre 4 grandes familles de néo-banques :
1. Les banques ou offres en ligne
Lancées début des années 2000 afin de suivre le développement d’internet, ces néo-banques offrent à leurs clients des frais réduits par rapport aux banques traditionnelles pour des services bancaires de base.
Dans un second temps, ces acteurs ont commencé à proposer à leurs clients la possibilité de détenir un compte courant, les rapprochant ainsi des offres en ligne des banques traditionnelles (en 2006 pour Boursorama, en 2009 pour Fortuneo et ING Direct). Tous ces acteurs ont été progressivement acquis par de grands groupes bancaires.
Ces banques développent un catalogue de marque selon deux stratégies distinctes :
2. Les banques de distributeurs (« phygitales »)
Ce modèle repose sur la création d’une activité financière complémentaire à l’activité commerciale principale. L’appui sur un réseau physique préexistant permet généralement de réduire les coûts d’acquisition de la clientèle et de distribution.
Exemples de banques de distributeurs : AXA Banque, Carrefour Banque (C’Zam), Orange Bank).
3. Les pure players mobiles
Ces nouveaux acteurs reposent sur une offre 100% mobile et en ligne, sans présence physique, en proposant une offre d’appel « Freemium ». C’est-à-dire gratuite (free) pour des services de base et payante pour des services haut de gamme « premium » donnant accès à un compte en ligne et une carte de paiement. Ce modèle se base sur le parcours client optimisé et une utilisation optimisée des données des clients.
Les deux plus grands acteurs de ce marché sont N26 et Revolut. Ces acteurs ont pu développer leur activité en Europe grâce au passeport européen, avant de s’attaquer plus récemment à la clientèle internationale, notamment américaine.
4. Les banques « prêtes à l’emploi » ou « modulaires » : du « Payment as a service (PaaS) » à la « Bank as a service (BaaS) »
Le modèle d’activité appuie donc sur un schéma « B2B2C » (business to business to client), contrairement aux autres modèles ou l’interaction avec le client est immédiate (B2C).
Exemples de modèles similaires : Agents : Lydia, Shine & Prestataires de services de paiement : Treezor & SPMEI.
1. Entrée en relation à distance
Le cadre réglementaire portant sur l’entrée en relation à distance, au sein de l’UE, diffère d’un Etat membre à l’autre. Cette divergence est susceptible de créer des distorsions concurrentielles entre établissements selon l’origine géographique et la nature de l’agrément.
La vérification d’identité du client lors d’une entrée en relation d’affaires à distance est en effet encadrée par la réglementation, qui en fixe les modalités. Dans ce cadre, la plupart des établissements ayant participé à l’étude exigeaient de leur client deux justificatifs d’identité et un premier virement effectué en provenance d’un compte ouvert au nom du client auprès d’un organisme financier européen. Ces exigences pouvaient maintenir à l’écart une partie des clients potentiels (primo-accédants ou personnes fragiles financièrement). La signature électronique, si elle a fait l’objet de développements internes, restait peu employée.
Ce cadre juridique a cependant été profondément rénové à l’occasion de la transposition de la 5e directive « anti-blanchiment ». Les modifications apportées à ces dispositions ont été en grande partie issues des travaux du groupe de travail du Forum Fintech ACPR-AMF sur la vérification d’identité à distance des personnes physiques.
Les principales modifications portent sur les aspects suivants :
Ces modifications conduisent toutes les banques de l’UE à mettre en œuvre de nouveaux outils de vérification d’identité à distance permettant de conserver un niveau élevé de sécurité tout en fluidifiant l’entrée en relation à distance et en supprimant les distorsions concurrentielles antérieures.
2. Relation client dématérialisée
Les interfaces clients proposées par les néo-banques reposent sur les éléments suivants :
De manière générale, les acteurs sondés lors de cette étude schématisent ainsi les interactions avec leur clientèle :
3. Diversification de l’offre
Au niveau de la diversification de l’offre de produits, la situation est plus contrastée. Les banques en ligne, créées ou acquises par les banques traditionnelles, proposent un large panel de produits et de services de crédit et d’assurance.
Conclusion
Suite à l’étude de l’ACPR sur le modèle des néo-banques, trois principaux points se dégagent :
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