A l’ère du digital, l’importance et la complexité des technologies des systèmes d’information et de la communication (TIC) et de la gestion des risques de sécurité dans le cadre de la fourniture des services bancaires, de paiement et financier s’accroit et la fréquence des incidents liés aux TIC et à la sécurité (y compris les cyber-incidents) augmente, de même que leur impact négatif potentiel important sur le fonctionnement opérationnel des institutions financières.
Par ailleurs, en raison de l’interconnexion et les liaisons entre les institutions financières, les incidents liés aux TIC et à la sécurité risquent d’impacter plusieurs acteurs et peuvent avoir des répercussions systémiques potentielles.
Dans ce sens, L’EBA a décidé de détailler la manière dont les autorités de surveillance devraient couvrir les risques liés aux TIC et à la sécurité dans le cadre de la surveillance (EBA/GL/2017/05 : Orientations sur l’évaluation du risque lié aux TIC dans le cadre du processus de contrôle et d’évaluation prudentiels (Supervisory Review and Evaluation process – SREP)), en détaillant la manière dont les établissements financiers devraient gérer l’externalisation (EBA/GL/2019/02 : Orientations relatives à l’externalisation) et en décrivant les attentes en matière de gestion des risques liés aux TIC et à la sécurité pour les établissements financiers dans les orientations de l’EBA sur la gestion des risques liés aux TIC et à la sécurité (EBA/GL/2019/04).
Les orientations EBA/GL/2019/04 précisent comment les institutions financières devraient gérer les risques liés aux TIC et à la sécurité auxquels elles sont exposées et visent à fournir aux institutions financières auxquelles elles s’appliquent une meilleure compréhension des attentes des autorités de surveillance en matière de gestion des risques liés aux TIC et à la sécurité. Ces orientations ont été publiées le 28 Novembre 2019 sur le site de l’EBA.
Point attention : Le délai de mise en conformité, par les autorités nationales compétentes, est fixé au 04 mai 2020.
Les nouvelles orientations EBA/GL/2019/04 intègrent et s’appuient sur les exigences énoncées dans les « orientations concernant les mesures de sécurité relatives aux risques opérationnels et aux risques de sécurité des services de paiement« , qui ont été publiées en décembre 2017 (EBA/GL/2017/17) et qui sont applicables depuis janvier 2018 en vertu du mandat prévu à l’article 95, paragraphe 3, de la directive 2015/2366/UE (DSP2).
Ces orientations s’adressaient aux prestataires de services de paiement (PSP) et ne s’appliquaient qu’à leurs services de paiement, toutefois, elles concernaient un ensemble plus large d’établissements. C’est pourquoi ces orientations ont été formulées de manière à s’adresser à un éventail plus large d’établissements financiers relevant de la compétence de l’EBA (à savoir les établissements de crédit qui relevaient déjà du champ d’application des orientations sur les mesures de sécurité pour leurs services de paiement, mais pour lesquels ces orientations s’appliqueront désormais à toutes les activités) et aux entreprises d’investissement.
Ces orientations continuent de s’appliquer aux PSP pour les services de paiement qu’ils fournissent, s’étendent aux autres activités des établissements de crédit et s’appliquent également aux entreprises d’investissement pour toutes les activités.
L’expression « risques liés aux TIC et à la sécurité » renvoie au mandat relatif aux risques opérationnels et de sécurité de l’article 95 de la directive révisée sur les services de paiement (DSP2). Ce terme reconnaît que les risques opérationnels liés aux services de paiement concernent principalement les risques liés aux TIC et à la sécurité en raison de la nature électronique des services de paiement (sur les systèmes TIC).
D’où la référence des orientations EBA/GL/2019/04 au « risque lié aux TIC et à la sécurité » plutôt qu’au « risque opérationnel et de sécurité » afin d’éviter toute confusion avec des questions plus larges de risque opérationnel, telles que le risque de comportement, le risque juridique et le risque de réputation. En outre, les risques de sécurité peuvent provenir de processus internes inadéquats ou défaillants ou d’événements externes, mais c’est en fin de compte leur impact sur les systèmes et les données qui est pertinent.
La définition des « TIC et du risque de sécurité » est basée sur la définition prévue dans les orientations de l’EBA sur les procédures et méthodologies communes révisées pour le processus de contrôle et d’évaluation par les autorités de surveillance et les tests de résistance par les autorités de surveillance (EBA/GL/2018/03), elle englobe donc le risque d’intégrité des données mais comprend des détails supplémentaires pour préciser qu’elle couvre l’impact découlant des risques de sécurité.
La définition du risque lié aux TIC et à la sécurité est rappelée dans les nouvelles orientations de l’EBA EBA/GL/2019/04, et prévoit ce qui suit :
« Risque de perte découlant d’une violation de la confidentialité, d’une défaillance de l’intégrité des systèmes et des données, de l’inadéquation ou de l’indisponibilité des systèmes et des données, ou de l’impossibilité de modifier les technologies de l’information dans un délai et pour des coûts raisonnables, lorsque l’environnement ou les exigences « métiers » changent (agilité)2. Cela inclut les risques de sécurité découlant de processus internes insuffisants ou de défaillance de ces processus, ou bien d’événements externes, tels que des cyberattaques ou une sécurité physique insuffisante. »
Ces orientations fournissent des détails sur la manière dont les établissements financiers doivent se conformer, afin de faire face aux risques liés aux TIC et à la sécurité, aux dispositions suivantes de la directive sur les fonds propres (CRD) et de la DSP2 :
Ces orientations précisent les exigences susmentionnées comme suit :
Dans la mise en oeuvre de ces orientations, les institutions financières devraient se référer aux normes existantes et aux meilleures pratiques de pointe. Ces orientations se veulent agnostiques en matière de technologie et de méthodologie.
La mise en oeuvre de ces orientations devrait se faire conformément au principe de proportionnalité, en tenant compte de l’ampleur et de la complexité des opérations, de la nature de l’activité exercée, des types de services fournis et des risques correspondants en matière de TIC et de sécurité liés aux processus et aux services des institutions financières.
Les orientations de l’EBA EBA/GL/2019/04 s’appliquent à compter du 30 juin 2020.
Les orientations de l’EBA sur les mesures de sécurité pour les risques opérationnels et de sécurité des services de paiement en vertu de la directive (UE) 2015/2366 (DSP2) seront abrogées après l’entrée en vigueur des orientations EBA/GL/2019/04.
Avril 2020
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